En avril 2002, alors que la série est en cours de diffusion au Japon, Bandai commercialise un des rares goodies dédiés à cette œuvre : la maquette HG RahXephon. Pour ceux qui ne connaissent pas cet univers, sachez que Bandai est, entre autres activités, un énorme producteur de maquettes au Japon, et ce grâce à l'acquisition de licences fortes (tout l'univers Gundam par exemple). Ces maquettes sont composées de pièces colorées à emboîter. Néanmoins, même si le slogan "sans colle, sans peinture" est valable, une maquette n'est vraiment réussie qu'une fois collée, mastiquée, et peinte.
Bien que cet objet soit devenu rarissime depuis sa seule et unique édition, votre serviteur a eu la chance de mettre la main dessus. Voici donc quelques images de la bête en version "officielle". Pour celle que j'ai faite, cliquez ici.
Je vais ici vous détailler tout le processus de réalisation de la maquette, étape par étape, ainsi que le secret de quelques modifications pour faciliter sa peinture et améliorer son esthétique.
Nous partirons du fait que les pièces de maquette ont été dégrappées, que les ergots des grappes restants sur les pièces ont été proprement coupés et poncés. Voici donc une image d'ensemble après assemblage préliminaire (rien n'est encore peint) :
Un des premiers objectifs lors de l'assemblage d'une maquette est de combler les interstices entre les pièces pour que le rendu soit le plus uniforme et naturel possible, et aussi pour que la peinture soit réussie. Le problème est que certaines pièces sont "enfermées" dans d'autres qui devront être collées puis mastiquées (pour boucher les fameux interstices). Il faut alors réfléchir à un ordre précis d'assemblage et de travail des pièces pour optimiser la maquette. Et des modifications vont s'imposer...
Exemple avec la jambe et la double articulation au niveau du genou. Vous pouvez voir ci-dessous un "assemblage intelligent", au sens où il permettra de travailler les pièces principales séparément, donc au mieux. Supposons la jambe et la cuisse collées et mastiquées, voire entièrement traitées. On va donc faire passer la pièce arrière du genou dans la jambe et la faire tenir au polycap. Ensuite, on referme avec la pièce avant du genou. Voilà, la jambe est fixée au genou. Après, on fait pareil avec la cuisse, on fait tenir son polycap sur la pièce du genou, puis on referme avec la protège genou blanc.
Notez qu'il y a deux conditions préalables à cette manipulation : 1 - les polycaps doivent avoir été laissés dans les pièces collées de la jambe et de la cuisse, sinon il est imopssible de les y mettre après collage ; 2 - pour faciliter l'insertion, il est nécessaire de légèrement raccourcir cetains bouts de pièces ou d'élargir des trous, comme montré ci-dessous.
Passons maintenant aux bras ! Comme vous pouvez le voir ci-dessous, l'assemblage de ceux-ci a été plutôt mal pensé. En effet, si l'on veut coller le biceps et l'avant-bras, on vérouille automatiquement les articulations de l'épaule et du coude. Alors certes, on peut tout coller quand même et s'en sortir au final avec beaucoup de masquage lors de la peinture. Mais en plus d'être contraignante, cette méthode ne donnera pas de très bons résultats...
Les articulations se fixant aux pièces du bras grâce à ergots, nous allons raccourci ceux-ci, afin de pouvoir glisser les articulations dans les avant-bras et biceps collés. Ci-dessous, un avant-après. Mais pour faire cette manipulation, il faut aussi ouvrir les trous correspondant aux ergots, sinon ça va coincer ! Voyez : on dégage la partie supérieure du trou pour pouvoir glisser la pièce d'articulation d'en haut. N'oubliez pas de le faire sur chaque pièce ! (ci-desous, c'est juste un comparatif)
Pour l'articulation du coude, il faut garder la possibilité de tourner l'avant-bras sur un axe vertical. Pour cela, nous allons commencer par décapiter la pièce du coude ! Après, on élargit un trou déjà présent, assez pour y placer un petit accessoire (acheté séparément), un "ball joint" mâle. Du côté biceps, il faut élargir le trou de la base, comme vous pouvez le voir ci-dessous, et ce afin d'y placer le "ball joint" femelle. Et voilà, vous pouvez brancher biceps et coude à loisir !
On modifie aussi légèrement le torse afin de pouvoir glisser la pièce du cou sans avoir à séparer les deux parties du torse. En d'autres termes, on veut clipser le cou (ne faîtes dont pas d'essai après avoir collé les pièces et avant peinture, sinon tout ça n'aura servi à rien !). Pour cela, rien de plus simple : coupez l'équivalent du triangle rouge sur le torse de votre RahXephon, et ça vous donnera le résultat qu'on peut voir à gauche.
Une fois ces préparatifs exécutés, il faut coller les pièces qui en ont besoin. Dans le cas où des interstices seraient toujours présents même après avoir poncé des amas de colle dépassant des pièces, mettez du mastic ("putty") et poncez. Ainsi, vous obtiendrez des finitions parfaites : on ne voit plus les interstices ! Pour ma part, j'ai voulu ajouter une arrête sur les avant-bras de la maquette, trop plats à l'origine. Dans ce cas, un peu de mastic epoxy ("epoxy putty") à l'endroit voulu, et une fois sec on sculpte. C'est valable pour tout type de modification.
Maintenent que les pièces ont leur forme finale, on les nettoie (il ne doit plus rester de poussière du ponçage), on passe éventuellement un dernier coup de ponçage à grain fin pour effacer les micro-rayures, et on passe à la peinture ! Au déubut : sous-couche. Personnellement, j'utilise du Mr.Surfacer 1200 à l'aérographe, dilué à teneur de 40%-60% (peinture-diluant) avec du diluant cellulosique et quelques gouttes de Mr.Retarder pour éviter un séchage trop rapide. Voici le résultat ci-dessous.
Pour la peinture proprement dit, vous pouvez vous contenter d'un simple "coloriage", ou de quelque chose de plus élaboré. J'ai choisi de faire un peu de pré-ombrage sur la blanc. Ca signifie que je vais passer une couleur un peu plus foncée sur les pièces qui seront blanches au final, ici une espèce de jaune-marron qui rappelle le sable ou la terre claire.
Après, il suffit de passer la couleur blanche en commençant à peindre par le centre de la pièce, histoire de laisser poindre la première couleur sur ses bords et ses arrêtes. Enfin, n'oubliez pas de réfléchir à l'ordre dans lequel vous allez passer les couleurs, car certaines pièces en comportent plusieurs. Il vous faudra donc faire du masquage (passer de la bande adhésive spéciale sur les zones à protéger), ce qui peut se révéler très fastidieux. Dernière chose : n'oubliez pas le vernis à la fin, histoire de protéger votre création et de lui donner son rendu final. RahXephon étant fait de "pierre", j'ai opté pour un rendu mat, et ai utilisé un vernis mat.
Ecrit par Saga.